💔 L’aubépine, fleur des “cœurs brisés” 

C’est la pleine saison de l’aubépine ! Elle fait partie des plantes que j'aime récolter chaque printemps, car elle est facile à reconnaître, fleurit partout dans nos forêts, et c’est une super alliée pour notre santé physique et émotionnelle, comme vous allez le découvrir dans cet article !

En herboristerie on l’appelle parfois la fleur des cœurs brisés, parce qu’elle agit aussi bien sur le cœur physique (le myocarde) dans le cadre de pathologies cardiovasculaire, que sur le cœur émotionnel, dans les situations d’anxiété, de tristesse, ou d’insomnies par exemple.

Alliée du cœur émotionnel

L'aubépine est la fleur des "cœurs brisés" par certains évènements de la vie. Elle vient apporter douceur et réconfort aux nerveux, aux angoissés, et aux mélancoliques. Ses vertus antispasmodiques et calmantes viendront aussi calmer les palpitations des anxieux.

Son action est douce, il faut donc la consommer sur le long terme pour profiter de ses bienfaits.

Vous pouvez l'associer à la camomille matricaire et aux inflorescences de tilleul pour une infusion apaisante à consommer quotidiennement.

Elle peut aussi vous être utile si vous avez des difficultés d'endormissement, elle vous aidera à vous relaxer le soir, pour préparer le sommeil, et vous pourrez l'associer à la passiflore, la valériane ou l’escholtzia pour un effet plus sédatif.

Alliée du cœur physique

L'aubépine est aussi réputée pour son action sur le myocarde, elle est une alliée des cœurs épuisés et des troubles du rythme cardiaque. Elle est utile contre l'hypertension artérielle, l'artériosclérose et les palpitations.

Son action pourrait être due aux proanthocyanidines et aux flavonoïdes qu'elle contient, mais plus sûrement à la synergie de ses composants. L'action de la plante a été validée par l'ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy)

Son action est globale, elle soutien et protège la fonction cardiaque dans son ensemble. Notez cependant que son effet n'est pas immédiat et miraculeux : elle soutien en douceur et nécessite donc une prise sur le long terme (et sous suivi médical).

Son action est à la fois tonique du cœur et antispasmodique :

• Elle régularise le rythme cardiaque et réduit l'excitabilité du système nerveux.
• Elle régularise donc les contractions du muscle cardiaque qui va battre de manière plus lente mais plus puissante et efficace.
• Elle dilate l'artère coronaire et augmente ainsi le flux sanguin vers le cœur.
• Elle semble bloquer le processus d'artériosclérose (bonne association avec la feuille d'olivier)
• Elle peut faire baisser la tension artérielle (bonne association avec la passiflore)

Aucun effet secondaire n'a été décelé.

Quelques mots de botanique :

L'aubépine est aussi parfois appelée épine blanche ou épine de mai, et fait partie de la famille des rosacées (une grande famille où l'on trouve les roses mais aussi les fruitiers tels que les pommes, cerises, fraises...)

Son nom latin est Crataegus monogyna ou Crataegus laevigata. Il s'agit de deux variétés : C. monogyna contient une graine dans son fruit, C. laevigata en contient deux. Les deux variétés peuvent être utilisées de la même manière.

Parmi les composants de l'aubépine, on trouve :

• des flavonoïdes (vitexine, quercétine, rutine, hypéroside, spiréoside, etc) qui jouent un rôle clé dans les effets cardiovasculaires de la plante. Ce sont les fleurs qui en contiennent le plus.
• des proanthocyanidines (epicatéchine et catéchine). Ce sont les feuilles qui contiennent le plus
• des saponines (acide ursolique et crataegolique)
• des amines (choline)
• des acides triterpéniques, des acides phénols...

Cueillette :

Si vous choisissez de la récolter vous même, assurez vous de ne pas vous tromper (vous pouvez prendre en photo l'arbre, ses feuilles et fleurs, pour les montrer à un pharmacien herboriste)

Voici comment la reconnaître :

(jetez aussi un œil aux photos liées à l'article)

• comme son nom l'indique, elle porte des épines sur ses branches
• ses feuilles alternes découpées en 3 à 7 lobes
• ses fleurs sont blanches à légèrement rosées, ont 5 pétales et 5 sépales (floraison assez courte, entre avril-mai selon les années)
• vers septembre, elle se colore de baies rouges appelées cenelles, qui brunissent quand elles sèchent (leur chaire farineuse est comestible)

En avril-mai, au début de la floraison, ramassez les sommités fleuries (grappes de fleurs avec quelques feuilles) quand les fleurs sont encore en boutons, ou qu'elles viennent de s'ouvrir (sinon vous risquez de perdre les pétales). Vous pouvez utiliser des gants de jardinage pour vous protéger des épines.

Ramasser toujours suffisamment en hauteur pour vous assurer qu'un animal n'est pas passé faire pipi dessus ! Et évidemment, ne déplumez pas l'arbuste, récoltez avec parcimonie pour ne pas affaiblir la plante et respecter la nature.

Une fois rentrés chez vous, étalez votre cueillette sur une grille ou un torchon, et laissez sécher dans une pièce sombre et bien aérée. Attendez que les plantes soient bien sèches pour les ranger (dans un sac en papier par exemple).

*Si la cueillette sauvage n'est pas votre dada, vous pouvez évidemment l'acheter en herboristerie, chez un producteur de plantes médicinales ou autres revendeurs. Assurez vous simplement de sa fraicheur et sa qualité : les feuilles doivent être vertes, les fleurs blanches ou un peu jaunes, et elle doit être odorante.

Utilisation :

L'infusion

La méthode la plus simple pour la consommer est l'infusion.

• Faites chauffer votre eau à 90°C (idéalement, choisissez une eau filtrée, par un Berkey ou un British Berkefeld par exemple).
• Comptez 1 cuillère à soupe de sommités fleuries sèches par tasse, ou 10g par litre d'eau si vous en préparez une théière.
• Laisser infuser à couvert pendant 10min, puis filtrez.
• Vous pouvez boire deux tasses par jour, chaude, ou froide. Vous pouvez l'utiliser dans vos boissons fraîches aromatisées (en infusant quelques baies dedans, ou du citron par exemple).

Vous pouvez l'associer à d'autres plantes comme nous le disions plus haut, par exemple :

• fleurs de camomille matricaire et inflorescences de tilleul pour l'anxiété.
• passiflore ou valériane pour préparer à l'endormissement.

La macération alcoolique

Si vous n'aimez pas la consommer en tisane, vous pouvez aussi utiliser votre aubépine en teinture (macération alcoolique). Cette préparation est un peu plus technique à préparer soi même, mais l'herbaliste Christopher Bernard vous propose un très bon tuto ici. Vous pouvez aussi bien sûr l'acheter en herboristerie.

Le Dr Rudolf Weiss recommande d'en 10 à 20 gouttes 3 fois par jour dans un peu d'eau, sur le long terme.

Rappel :

Cet article a un objectif éducatif et n'est aucunement un conseil médical. Faites toujours preuve de bon sens et de prudence lorsque vous utilisez des plantes médicinales. Consultez toujours votre médecin si vous avez des problèmes de santé, et n'hésitez pas à demander conseil à un pharmacien spécialisé en herboristerie.

Aucun effet secondaire n’a été décelé, cependant par mesure de précaution, on évite chez les femmes enceintes, allaitantes, et chez les enfants, et consultez toujours votre médecin si vous prenez des médicaments ou avez une pathologie.

N'hésitez pas à me dire en commentaire si ce format nouveau, de présentation de plantes médicinales vous plaît, et si vous en souhaitez davantage :) Retrouvez un petit reel associé à cet article sur Instagram.

Bibliographie :

• Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses en France, Paul-Victor Fournier
• Le petit Larousse des plantes médicinales, Gérard Debuigne et François Couplan
• Grand manuel de phytothérapie, Dr Éric Lorrain
• Medical Herbalism : The Science and Practice of Herbal Medicine, David Hoffmann
• Herbal medicine, R. Weiss et V. Fintelmann
• Le site et la chaîne Youtube de Christophe Bernard