
Quelle est la meilleure alimentation possible ?
Lorsque l’on s’intéresse à la nutrition et que l’on commence à chercher comment soutenir sa santé grâce à l’alimentation, on peut vite se retrouver face à des informations parfois radicalement opposées et contradictoires, qui nous laissent dans la confusion quant à savoir quoi mettre dans notre assiette…
Par exemple, vous pourrez trouver des études (citées par les vegans), comme celle-ci qui vous démontrent qu’une consommation trop importante de viande rouge est cancérogène et pro-inflammatoire. Mais vous trouverez aussi d’autres études (citées par les carnivores), comme celle-ci, montrant que la viande rouge est au contraire (quand choisie de qualité) une merveille nutritionnelle et un concentré de nutriments essentiels…
Vous trouverez ce même genre de contradictions sur un bon nombre d'aliments, et pourrez observer des débats passionnés (et parfois enflammés) sur les produits laitiers, les légumineuses, le pain, le gluten, les graisses saturées, les œufs, le beurre, le café, le soja, et bien d’autres aliments encore…
Alors comment s'y retrouver, qui croire et que manger ?!
Je pense que l’une des erreurs en terme de nutrition, est de croire qu’il existe UN mode d’alimentation meilleur que les autres qui convient à TOUT LE MONDE et assure la bonne santé de tous.
Je crois au contraire que l’alimentation est quelque chose de très individuel, et qu’il faut trouver l’alimentation qui nous convient le mieux personnellement, à un moment donné (en fonction de notre physiologie individuelle, de notre génome et héritage culturel, de notre microbiote, de nos éventuelles pathologies, de nos choix éthiques etc…)
Nutrigénomique et nutrigénétique
C’est d’ailleurs tout le sujet de la nutrigénétique, un nouveau champ de recherche qui se penche depuis maintenant plusieurs années sur les interactions entre nos gènes et les nutriments que nous consommons.
Ces interactions sont bidirectionnelles :
- Ce que l’on mange influence l’expression de nos gènes. On parle de nutrigénomique. Ce n’est pas sans rappeler l'épigénétique, un domaine de la génétique qui étudie comment des facteurs environnementaux peuvent modifier l'expression des gènes sans changer l'ADN.
- Nos gènes (et les variations génétiques entre individus) influencent nos réactions aux aliments que nous consommons. On parle de nutrigénétique. Ainsi deux individus ne réagiront pas forcément de la même manière à un même aliment, en fonction de leur génome.
Cette approche relativise l’intérêt des recommandations généralistes de santé publique basées sur une «one size fits all medicine» puisque l'alimentation optimale peut ne pas être la même pour chacun !
L’exemple du café
La nutrigénétique pourrait ainsi venir expliquer certaines confusions et contradictions. Prenons l’exemple du café. Si vous fouillez dans pubmed et épluchez la littérature sur le café, vous remarquerez peut-être que la moitié des études démontrent ses nombreux bienfaits, et l’autre moitié vous montreront qu’il n'est pas bon pour vous.
Les études en nutrigénétique ont mis en avant certaines variations génétiques influençant le métabolisme du café chez les individus. Les variantes d'un gène appelé CYP1A2 déterminent la vitesse à laquelle votre foie métabolise la caféine. D'autres marqueurs, tels que ADA et ADORA2A, jouent un rôle dans la manière dont la caféine nous affecte.
Ainsi, il est impossible de généraliser, et de donner des recommandations générales à l’ensemble des humains, puisque nous ne réagissons pas tous de la même manière, en fonction de notre génome !
( Si le sujet du café vous intéresse, vous pouvez approfondir ici, ici ou encore ici )
Comment mangeaient nos ancêtres ?
Puisque nos variations génétiques peuvent influencer comment nous réagissons à certains aliments, il est sans doute intéressant de se demander comment mangeaient nos ancêtres, puisqu’ils nous ont transmis une partie de leur patrimoine génétique.
L’exemple des produits laitiers
Le lait. D’abord vanté sur nos écrans de télé comme super-aliment et concentré de nutriments essentiels. Puis brûlé sur le bûcher et accusé de tous les maux, d’être pro-inflammatoire et toxique. Puis à nouveau, le revoilà super-aliment, lorsqu’il est cru et d’élevages en pâturages… Bon… bah on boit du lait ou on n'en boit pas alors ?!
D'abord, il est certain que le mode de production joue sur la qualité du produit : le lait d’une vache d’alpage, vivant en semi-liberté dans les altitudes des Pyrénées ou des Alpes, passant ses journées à brouter paisiblement une incroyable diversité de plantes et fleurs entre deux siestes, ne produira pas le même lait qu’une vache en élevage intensif, passant sa vie dans un hangar, étroitement coincée entre ses voisines, nourrie au maïs OGM et autres granulés concentrés et antibiotiques…
Au-delà de la différence indiscutable de qualité, reste que certains individus sont intolérants au lactose (sucres du lait) ou à la caséine (protéines du lait), tandis que d’autres individus ne le sont pas.
On trouve par exemple beaucoup plus d’intolérance au lactose dans les pays d’Asie qu’en Europe. Les recherches en nutrigénétique montre qu'une mutation du gène LCT est fréquente chez les habitants du continent asiatique, cette mutation entraînant une production réduite de lactase, l'enzyme nécessaire pour digérer le lactose. Les produits laitiers sont d’ailleurs quasiment absents de l’alimentation traditionnelle du Japon (c’est nous, occidentaux, qui avons ajouté du fromage dans les maki et les California roll -comme leur nom l'indique).
( vous pouvez approfondir avec cette étude par exemple )
Si vos ancêtres ont vécu sur l'île d'Okinawa depuis des générations, il est probable que les produits laitiers ne vous réussissent pas trop. Par contre, si vos ancêtres habitaient les steppes de Mongolie, et ont consommé les produits laitiers de leurs vaches, brebis et yak pendant des générations, vous pouvez sans doute consommer des fromages au lait cru et profitez de leur richesse nutritionnelle sans le moindre inconfort digestif.
Si on a pris ici l’exemple du lait et ses dérivés, mais on aurait aussi pu parler des inuites, dont l’alimentation dans les régions glacées de l'Arctique est quasiment essentiellement carnivore (à l’exception de quelques racines et baies occasionnelles aux beaux jours) et où pourtant, malgré cette alimentation riche en graisses saturées et très faible en fibres, les maladies cardiaques y sont quasiment absentes (grâce entre autre à un microbiote adapté et à la richesse en oméga 3 de leur alimentation).
Lorsqu’on se rapproche de l’équateur, le climat change radicalement, et les régimes traditionnels sont généralement beaucoup plus riches en fibres et en végétaux de toutes sortes, profitant de l’abondance fournie par la nature.
Régime méditerranéen, le meilleur mode l’alimentation selon la science ?
Bref, tout ça pour dire que même si c'est le régime méditerranéen qui a été le plus étudié par la science, et qu'il a montré de nombreux bénéfices sur la santé, il ne faut pas en conclure que la planète entière devrait se mettre à manger des sardines grillées et des salades grecques !
Que vos ancêtres soient japonais, congolais, indiens ou mexicains, que votre grand-mère vous ait appris les secrets de sa soupe miso, son fumbwa, son curry ou de son guacamole… il est sans doute intéressant de rester connecté à vos racines.
Conclusion
Et quelque soit le mode alimentaire que vous choisissez, observez et écoutez votre corps, qui vous donnera des indices sur ce qui lui convient ou non, et gardez en tête les essentiels :
💧 Hydratez vous
🥦 Choisissez vos aliments de qualité (si vous mangez de la viande, choisissez la élevée en pâturage et non pas en élevage intensif ; si vous mangez des légumes (j’espère, sauf si vous vivez en Arctique) choisissez les de saison et non arrosés de pesticides…)
⚖️ Equilibrez votre alimentation pour avoir un apport suffisant en macronutriments de qualité (protéines, graisses, glucides et fibres) et en micronutriments (vitamines, oligo-éléments)
👎 Limitez les poisons pour votre organisme : alcool, excès de sucres, “faux” aliments (produits industriels ultra-transformés composés d’ingrédients qu’on ne trouve pas dans la nature, d'additifs, d’aliments ultra-raffinés et dénaturés)...
🤗 Ayez à côté une bonne hygiène de vie (sommeil, activité physique, gestion du stress, connexion sociale…) car la santé est un tout.
On continue
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Prenez soin de vous, et à bientôt pour de prochains articles du Feel Good Club !
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